2o Ceux qui renferment un grand nombre de significations, comme P’o-kia-fan (Bhagavân) « qui a six sens. »
3o Les noms de choses qui n’existent pas en Chine, comme les arbres Yen-feou (Djambou), Pou-ti (Bhôdhidrouma), ’O-li (Harîtakî).
4o Les mots que l’on conserve par respect pour leur antique emploi ; par exemple, A-neou-pou-ti[1] (Anouttara bôdhi) « l’intelligence supérieure. » Ce n’est pas que ce mot ne puisse être traduit, mais depuis qu’il a été employé par Mo-teng[2] (Kâçyamâtanga), on l’a conservé sous sa forme indienne.
5o Les mots considérés comme produisant le bonheur ; par exemple, Pan-jo (Pradjñâ) « l’Intelligence. »
Hiouen-thsang ajoute d’autres considérations qui ont décidé les interprètes à conserver les sons de certains mots sans se permettre d’en donner la signification. « Si l’on eût traduit, dit-il, San-miao-san-pou-ti (Samyaksambôdhi) par « intelligence universelle, » on n’aurait pu distinguer ce mot
- ↑ Fa-yen (Dharmamêgha) commet ici une erreur en disant que ces sons correspondent aux mois chinois Tching-pien-tchi 正遍知 « doué d’une intelligence universelle », qui sont une des qualifications du Bouddha, et dont l’équivalent indien n’est pas Anouttara bôdhi, mais Samyaksambouddha. Cf. Vocab. pentaglotte, liv. I, fol. 1.
- ↑ Mâtanga vivait sous l’empereur Ming-ti, des seconds Han (56-75 de notre ère).