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LIVRE DIXIÈME.

cret suivant : « Le jour des funérailles du Maître de la loi, Hioaen-thsang, je permets aux religieux et aux religieuses de la capitale de l’accompagner avec des bannières et des parasols jusqu’à sa dernière demeure. Le Maître de la loi brilla par sa noble conduite et ses vertus éminentes, et il lut l’idole de son siècle. C’est pourquoi, maintenant qu’il n’est plus, il est juste que je répande encore d’abondants bienfaits pour honorer la mémoire d’un homme qui n’eut point d’égal dans les temps passés. »

Ses disciples, dociles à ses dernières volontés, formèrent une litière avec des nattes grossières, rapportèrent son corps à la capitale et le déposèrent dans le couvent de la Grande bienfaisance, au milieu de la salle consacrée à la traduction des livres. Confondus ensemble par le sentiment d’une douleur commune, ils poussèrent des cris à ébranler la terre. Les religieux et les laïques de la capitale y accoururent et versèrent des larmes accompagnées de cris et de sanglots. Chaque jour, la foule se renouvelait par centaines et par milliers.

Le quatorzième jour du quatrième mois, on se disposa à l’inhumer dans la capitale de l’Ouest. Les religieux et les religieuses, et une multitude d’hommes du peuple, préparèrent plus de cinq cents objets nécessaires pour célébrer ses obsèques : des parasols en soie unie, des bannières et des étendards, la tente et la litière du Ni-ouan (Nirvâṇa), le cercueil intérieur en or, le cercueil extérieur en argent, les arbres sa-lo (sâlas), et les disposèrent au milieu des rues qu’on devait parcourir.