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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

« Lorsque Jou-laï (le Tathâgata) vivait dans le siècle, c’était la capitale du royaume que gouvernait le roi Po-lo-si-na-chi-to (Prasénadjit).

« Dans l’intérieur de la ville antique, il y a d’anciennes ruines. Ce sont les fondements qui restent du palais du roi Ching-kiun [Prasénadjit).

« Un peu plus loin, à l’est, il y a encore d*anciennes fondations sur lesquelles on a élevé un petit Stoûpa. Là était la Grande salle de la Loi que jadis le roi Ching-kiun (Prasénadjit) avait fait construire pour Jou-laï (le Tathâgata), etc. »

En partant de ce pays au sud-est, Hiouen-thsang fit environ cinq cents li et arriva au royaume de Kie-pi-lo-fa-sou-tou (Kapilavastou — Inde centrale).

CHING-LIN.

Ching-lin, nom d’un bois célèbre (en sanscrit Djêtavana — la forêt du vainqueur) où fut élevé l’un des plus célèbres couvents de l’Inde (Djêtavana vihâra). Le fils aîné de Prasênadjit, nommé Ki-t’o et plus exactement Chi-to (Djétâ — le vainqueur, le victorieux), possédait un jardin dont le terrain uni et régulier était couvert d’arbres magnifiques. Che-li-fo (Çâripouttra) ayant dit à Sia-ta [Soudatta), Tun des ministres du roi, appelé aussi Ki-hou-t’o, à cause de sa bienfaisance pour les pauvres et les orphelins [Anâthapindika et Anâtkapindada), qu’il fallait y construire un couvent, celui-ci alla trouver le prince royal (Koumârarâdjâ) et demanda à acheter son jardin. Djêtâ s y refusa, objectant qu’il n’avait pas besoin d’argent et qu’il se réservait ce jardin pour se promener et s’amuser. Soudatta étant venu le solliciter à plusieurs reprises, il doubla le prix chaque fois, et enfin il lui imposa pour condition d’en couvrir d’or tout le sol, sans laisser une seule place vide.