Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pierres amoncelées confusément, pareilles à de vastes ruines, et des pics arides se dressant à perte de vue comme une forêt d’arbres dépouillés. La montagne était si élevée et le vent si impétueux, que les oiseaux mêmes ne pouvaient la traverser en volant. »

Enfin les voyageurs redescendent la pente opposée, dont les eaux vont grossir le cours de l’Oxus, et s’engagent dans les vallées alpestres qui forment ce qu’on nomme aujourd’hui le Badakchan. Hiouen-thsang y énumère plusieurs petits royaumes, dont quelques-uns se peuvent encore reconnaître dans les noms actuels des vallées latérales du haut Oxus, ou dans ceux que nous fournit la géographie arabe. Notre voyageur continue de remonter le cours de l’Oxus jusqu’aux sources du fleuve, au pied d’une région élevée qu’on nomme le plateau de Pamir. Le lieutenant anglais John Wood, qui a vu les mêmes lieux en 1830, confirme pleinement la remarquable exactitude de la relation chinoise ; tous deux mentionnent, comme l’ayant vu de leurs propres yeux, un grand lac où l’Oxus prend sa source, et que nul autre voyageur, depuis Hiouen-thsang, n’avait vu ni mentionné.

Hiouen-thsang franchit de nouveau les montagnes glacées (les monts Tsong-ling de la géographie chinoise) qui couvrent au nord le bassin