Nous avions le vaudeville (beaucoup trop de vaudevilles), la comédie d’observation, il nous manquait un théâtre d’imagination, il est créé, et quelle voie ouverte à ces nombreux talents qui brûlent du noble désir de se faire connaître autrement que par des plaquettes de vers ou des interviews ! N’avons-nous pas les poètes de quoi alimenter tous les Chdtelet, toutes les Gaîté et toutes les Porte-Saint-Martin du monde ! Et quel succès ! il n’est point douteux. M. Maurel craint que le public ne soit restreint à ces représentations ; erreur ! Le gros public aime mille fois mieux la fiction et la calembredaine que la vérité, voyez donc comme il s’amuse aux vaudevilles, que sera-ce lorsque la fiction sera tout enfleurie de beaux vers ! c’est la digestion assurée. Il craint encore, le tremblant M. Maurel, que le recrutement des acteurs soit difficile ; bien au contraire ! Les comédiens seront trop heureux d’avoir à représenter des types, des demi-dieux, des symboles, de donner pleine carrière. à leur amour pour le panache, pour le costume, les grançis effets et la déclamation ; n’est-ce pas infiniment plus simple que de composer un personnage au caractère mobile, vivant, pensant et agissant ? Et puis, que demandons-nous aux auteurs dramatiques, je, n’est pas une interprétation irréprochable, qu’il s’agisse d’une pièce d’observation ou d imagination, qu’il s’agisse d’une farce, nous désirons avant tout que ce soit une œuvre d’art.
Peut-être, les adeptes du groupe symboliste n’ont-ils pas, en ce qui concerne le théâtre, tout l’éclectisme que comporte le champ si vaste et si varié de l’art dramatique ; ils me semblent ne pas avoir^de