Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/122

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roi, cet homme fut saisi de terreur ; il laissa le coffre et s’enfuit. Le roi envoya alors à sa poursuite cinq Tchân’d’âlas[1] armés d’un sabre. Cet homme s’étant retourné, aperçut derrière lui les cinq hommes qui le poursuivaient et redoubla de vitesse. En ce moment, les cinq Tchân’d’âlas imaginèrent un cruel stratagème. Ils cachèrent leurs sabres et envoyèrent secrètement l’un d’eux, qui dit au fuyard d’un ton doux et affectueux : « Vous pouvez revenir sans crainte. « Cet homme ne le crut point et se retira dans un village pour s’y cacher. Quand il y fut entré, il examina furtivement les habitations, et n’y vit personne. Il prit des vases de

  1. Le mot sanscrit Tchân’d’âla désigne un homme d’une condition abjecte, qu’on pouvait employer à exécuter des actes cruels ou odieux aux autres hommes.