Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/131

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blottit dans un coin pour dormir et ne fit qu’un somme.

Quand la nuit fut passée, il se sentit dévoré d’inquiétude et à court de ruses. « Si je m’enfuis, dit-il, j’ai peur de ne pouvoir me sauver ; si je reste, je redoute les douleurs de la mort. » En achevant ces mots, il se décide à faire le mort, et s’étend tout de son long par terre. Une multitude de gens étant venue le voir, il y eut un homme qui dit : « J’ai besoin des oreilles d’un chacal, » et tout de suite il les coupa et les prit.

Le chacal se dit en lui-même : « Quoique l’amputation de mes oreilles ait été bien douloureuse, ma vie reste intacte. » Puis vint un autre homme qui dit : « J’ai besoin de la queue d’un chacal, » et aussitôt il la coupa et partit.