Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/179

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trant l’air du bout du doigt[1], il lui dit :

« Voici des fils extrêmement fins.

— Comment se fait-il que je ne les voie pas ? demanda le fou.

— Ils sont tellement fins, reprit le filateur, que même mes meilleurs ouvriers ne sauraient les voir, à plus forte raison un étranger. »

Le fou fut transporté de joie. Il donna une nouvelle commande au filateur et le paya généreusement, quoique la chose montrée fut une pure chimère.

(Extrait de la biographie de Kieou-mo-lo-chi, en sanscrit Koumâradjîva.)
  1. C’est-à-dire : faisant semblant de lui montrer avec le doigt quelque chose dans l’air.