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Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/211

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et, comme il avait grand appétit, l’eau lui en venait à la gueule et découlait sur l’os. S’imaginant follement que c’était un morceau délicieux, tantôt il le mordait ou léchait, tantôt il le rongeait ou aboyait. Plein de joie et d’ivresse, il l’embrassait avec ses pattes, le pressait avec une sorte de tendresse et ne pouvait s’en détacher. En ce moment, vinrent à passer par là des Kchattriyas, des Brâhmanes et des maîtres de maison, qui tous étaient riches et honorés. Le chien affamé les voyant venir de loin, en conçut une vive indignation. « Ces hommes qui viennent, se dit-il, ne vont-ils pas m’arracher cette pitance délicieuse qui fait mon bonheur ! »

Il entra alors en fureur contre eux, fit entendre d’affreux aboiements et les re-