Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/223

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au loin. Il arriva au bord d’une grande mer, et aperçut dans un golfe une masse d’écume que le vent avait accumulée, et qui s’élevait à plusieurs milliers de pieds. Le roi des singes, qui avait l’esprit borné, s’imagina que c’était une montagne neigeuse (Himavat). Il dit à ses compagnons : « J’ai appris depuis longtemps qu’au milieu de la mer, il y avait une montagne neigeuse qui offrait un séjour délicieux, et où l’on pouvait manger à cœur-joie les fruits les plus exquis. La voilà qui apparaît aujourd’hui. Il faut que j’y aille le premier pour m’assurer du fait. Si j’y trouve en effet le bonheur, je n’en pourrai revenir ; si, au contraire, mon espérance est déçue, je ne manquerai pas de venir vous l’apprendre. »