Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/241

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— Je suis allé dans tel couvent, reprit Çâripouttra, et j’ai entendu exposer les principes profonds des Avivarttins[1]. Voilà pourquoi je ne me sens pas de joie.

— Vous avez raison, lui dit le Bouddha. Cependant je vous proposerai une similitude. Supposons un maître de maison, un grand Grihapati, qui fait consister son trésor dans la possession de l’or pur et des perles. Il balaye des rognures de cuivre, de fer, de plomb et d’étain, et les jette dehors au milieu des ordures. En ce moment, un homme, pauvre et dépourvu de tout, les recueille précieusement et les emporte en

  1. Ceux qui ne doivent pas revenir, c’est-à-dire renaître dans le monde. Ce mot, qui est synonyme de Anâgamins, désigne ceux qui sont arrivés au troisième degré de la sanctification ; le quatrième et le dernier est la dignité d’Arhat.