Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/41

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sommet d’un grand arbre ; ils s’arrêtent et dorment ensemble. Puis, aux premières lueurs du jour, ils se lèvent et s’envolent chacun de leur côté, pour chercher leur nourriture. Ils se réunissent, si la destinée le veut ; sinon, ils se séparent. Mon époux et moi, nous avons eu le sort de ces oiseaux. Quand la mort est venue le trouver, il a suivi sa destinée primitive, et je ne pouvais le sauver. »

Le brâhmane parla encore à son esclave et lui dit : « Votre maître est mort ; pourquoi ne pleurez-vous pas ? »

L’esclave lui répondit par cette comparaison : « Mon maître, par l’effet de la destinée, s’est trouvé uni à moi. J’étais comme le veau qui suit un grand taureau. Si un homme tue ce grand taureau, le veau