Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 1.djvu/44

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art que je ne possède pas, je me croirai dépourvu d’esprit et de pénétration. »

Là-dessus, il se mit à voyager pour s’instruire ; il n’y eut pas de maître qu’il n’allât trouver. Les six arts libéraux, les différentes sciences, l’astronomie, la géographie, la médecine, la magie qui ébranle la terre et fait crouler les montagnes, le jeu de dés, le jeu d’échecs, la musique, la lutte, la coupe des habits, la broderie, la cuisine, L’art de découper les viandes et d’assaisonner les mets ; il n’y avait rien qu’il ne connût à fond. Il réfléchit alors en lui-même et se dit : « Lorsqu’un homme a tant de talents, qui est-ce qui peut l’égaler ? Je vais essayer de parcourir les royaumes, pour terrasser mes rivaux. J’étendrai ma réputation jusqu’aux quatre mers et j’élèverai