Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/197

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pitié d’un époux qui passe des nuits solitaires. | À la troisième veille, je me lève sans avoir dormi, et je pleure jusqu’à l’aurore.

À la douzième lune, au milieu des rigueurs de l’hiver, j’appelais ma tendre épouse… — « Où es-tu ? lui disais-je. Je songe à toi tout le jour, et je ne puis voir ton visage. » | Mais la dernière nuit de l’année, elle m’est apparue en songe. | Elle presse ma main dans la sienne, et me sourit d’un œil humide de larmes ; | elle m’enlace dans ses bras caressants, et m’enivre, comme autrefois, de ravissement et de bonheur. — « Je t’en prie, me dit-elle, ne te tourmente point de mon souvenir. | Désormais, je viendrai ainsi toutes les nuits te visiter en songe. »