Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 2.djvu/40

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forêt. Il n’en restait plus qu’un de libre, mais devant coulait une grande rivière. Les animaux, réduits à l’extrémité, ne savaient plus comment sauver leur vie. « Dans ce moment, dit le Bouddha, je pris la forme d’un cerf gigantesque et doué d’une force extraordinaire. Je posai mes pieds de devant sur le bord ultérieur, et ceux de derrière sur l’autre rive, et je fis de mon dos un pont pour passer les animaux. Ma peau et ma chair furent cruellement meurtries et déchirées ; mais, par un sentiment d’affection et de pitié, j’endurai la douleur au risque de mourir. Après tous les autres animaux, arriva un lièvre. Quoique la vigueur de mon corps fut épuisée, je fis un dernier et suprême effort pour qu’il pût passer. Dès que le lièvre fut sauvé, mon