Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/115

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quatorze ans, et son esprit avait acquis déjà tant de perspicacité et de pénétration, qu’il devenait impossible de lui cacher plus long-temps la vérité.

Un jour, il pria sa mère de lui acheter un vêtement de soie. Elle lui répondit qu’elle n’avait point d’argent.

« Mon père, répartit Chen-chu, a exercé jadis les fonctions de gouverneur, et il n’a laissé que deux enfants. Voyez maintenant la position brillante de mon frère aîné : il est comblé d’honneurs et de richesses ; et moi, je ne puis seulement me procurer un vêtement dont j’ai besoin ! Que signifie cette choquante inégalité ? Eh bien, ma mère, puisque vous manquez d’argent, je m’en vais en demander à mon frère. »