Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/117

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je t’en supplie, garde-toi de provoquer sa colère.

— Vous avez raison, répondit Chen-chu. »

Mais ces paroles n’étaient point sincères, et il s’en fallait de beaucoup que son cœur fut d’accord avec sa bouche.

« Je sais, disait-il en lui-même, que mon père avait beaucoup d’or et d’argent, et de vastes propriétés ; il ne pouvait manquer de les partager également entre nous deux. Croit-on que je vais rester éternellement avec ma mère, et ne me marier que sur la fin de ma carrière ? Faudra-t-il que j’abandonne l’étude, et que pour vivre je sois réduit à exercer les plus viles professions ? D’un côté, mon frère aîné, qui nage dans l’opulence, ne me donne aucune