Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/119

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la risée du public. Je viens exprès pour vous demander une pièce d’étoffe de soie, afin d’avoir des vêtements.

— Si tu veux des habits, tu n’as qu’à en demander à ta mère.

— Ce n’est point ma mère, c’est vous qui avez la jouissance de tous les biens du seigneur Ni, notre père. »

En entendant prononcer ces mots, qui paraissaient au-dessus de son âge, Chen-k’i devint rouge de colère. « Qu’est-ce qui t’a si bien fait la langue ? Qui t’a poussé à venir me demander des habits, pour avoir le prétexte de me chicaner sur mes biens ?

— Tôt ou tard, ces biens seront partagés. Mais ce n’est point là ce qui m’occupe aujourd’hui. Pour le moment, il me faut