Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/159

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jadis pour le même objet. Le soir même, il leur envoya de fortes sommes d’argent, et les invita d’une manière pressante à se rendre sans faute chez lui le lendemain matin, ajoutant que, si le magistrat les questionnait au sujet du testament, il les suppliait de le soutenir de tout leur pouvoir.

Or, depuis la mort du gouverneur, aucun d’eux n’avait été admis à sa table, mais, en recevant ces paquets d’onces d’argent, ils ne purent s’empêcher de se rappeler le proverbe : « Quand tout est tranquille, l’homme néglige les dieux et ne brille point d’encens en leur honneur, mais, au premier danger, il devient dévot et embrasse les pieds de leurs statues. »

Chacun d’eux, riant en lui-même, profita