Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/181

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ils trouvèrent que c’était la juste récompense des services qu’il venait de rendre à sa femme et à son second fils. Quel homme aurait refusé un si riche cadeau ? On a raison de dire : « Quand le crabe et le Ni[1] sont aux prises, le pêcheur vit à leurs dépens. »

Si Ni-chen-k’i eût été un homme probe et loyal, et qu’il eût vécu en bonne intelligence avec son jeune frère, il aurait partagé avec équité toute la succession paternelle. Chacun d’eux aurait eu cinq mille onces de plus à ajouter à sa portion d’héritage, et ces mille pièces d’or ne seraient point passées dans les mains du magistrat. Par cette conduite, Ni-chen-k’i se serait épargné bien des chagrins,

  1. Nom d’un oiseau aquatique.