Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/186

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bords du grand canal, et éloigné de la capitale d’environ deux cents li[1]. Comme les habitants des provinces qui venaient de la capitale, ou qui s’y rendaient, étaient obligés de passer par cet endroit, on y voyait sans cesse à l’ancre une multitude innombrable de barques, et, nuit et jour, on entendait le bruit des chevaux et des chars.

Le village était composé d’une centaine de familles, qui avaient établi un marché sur les bords du fleuve. La plupart d’entre elles jouissaient d’une heureuse aisance.

Lieou-té et sa femme touchaient à leur soixantième année et n’avaient point d’enfants. Leur petite fortune se composait de dix arpents de terre et de plusieurs maisons,

  1. C’est-à-dire vingt lieues. Un li équivaut à la dixième partie d’une lieue.