Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/195

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nûment, se sentit ému jusqu’au fond du cœur.

« Par un temps aussi rigoureux, lui dit-il, vous avez besoin d’aliments solides pour réparer vos forces épuisées. Prenez de la viande et du riz, vous pourrez ensuite braver le vent et le froid. Je vous en prie, mangez suivant votre appétit ; je ne vous demande pas un denier pour votre dépense.

— Monsieur, lui dit le vieux militaire, ne riez point de ma franchise ; mais je ne puis croire qu’on donne à boire et à manger à un voyageur sans rien exiger de lui.

— Je ne vous en impose point, repartit Lieou ; votre serviteur ne ressemble point aux autres personnes de la même profession. Si par hasard un voyageur n’a point d’ar-