Page:Julien - Les Avadânas, contes et apologues indiens, tome 3.djvu/243

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Aussitôt, il pria sa femme de préparer du vin et quelques plats de viande, pour offrir à Lieou-ki le repas du départ. Après que les deux amis eurent bu ensemble jusqu’à la moitié de la nuit : « Monsieur, dit Lieou les yeux humectés de larmes, nous nous sommes rencontrés dans cette vie comme deux algues légères, qui sont poussées l’une vers l’autre par les eaux du fleuve. Depuis près d’un an que nous sommes ensemble, nous avons contracté mutuellement un attachement plus intime que celui qu’inspirent la naissance et les liens de famille. Mon cœur se serre de tristesse quand je songe que nous allons nous séparer ; cependant les obsèques d’un père et d’une mère sont pour un fils l’affaire la plus noble et la plus importante de la vie. Vous pouvez partir :