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CHAPITRE VII.

Parfait de l’indicatif.


Le parfait est remarquable en wallon. Comme nous l’avons dit plus haut, sa disparition progressive et son uniformité dans les quatre conjugaisons rendent compte de la simplification de la conjugaison wallonne.

La disparition du pluriel de ce temps, ou du moins la confusion de ce pluriel avec le pluriel de l’imparfait, est un phénomène plus ancien qu’on ne le croit.

Déjà au XVIIIe siècle, comme le fait remarquer M. Wilmotte[1], on rencontre une forme de conjugaison très intéressante, i(e)ns pour imes (fesins, presiens, oiens, duiens, etc.), qui, d’après le texte, doit se rapporter au parfait. Or, nous savons que l’imparfait possède aussi cet ins et iens. Il devait donc, déjà à cet époque, y avoir une certaine confusion entre le parfait et l’imparfait, temps très voisin syntaxiquement parlant. Cette confusion s’est accentuée et est devenue générale dans notre dialecte actuel.

Au singulier, la terminaison ă s’est étendue à toutes les conjugaisons. Elle s’ajoute directement au radical.

Nous croyons inutile de donner le tableau de ce temps. Nous nous contenterons d’en citer les formes : tꞓãtă, măn̮ă, vĩdă, fĭnĭhă, sĩtă et bŭvă.

Verbes irréguliers.

Les quatre catégories de la quatrième conjugaison, v. p. 179.

  1. Loc. cit.