Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/110

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singulier.

Li. Cette forme est la forme primitive de l’article (XIIe et (XIIIe siècles) constatée dans les dialectes bourguignons, normands et picards. Ce dernier dialecte ne distingue pas, quant à la forme, le masculin du féminin de l’article. On remarquera qu’il en est de même en wallon, où li sert pour les deux genres.

Ex. : Li coq. Le coq. Li poye. La poule.

L’. L’élision de l’i se fait toujours devant une voyelle et très souvent, par euphonie, devant une consonne, quand l’article commence la phrase ou lorsqu’il est immédiatement précédé d’un son voyelle.

Ex. : L’amour di m’ feumme. L’amour de ma femme. J’a vèyou l’pére di m’ feumme. J’ai vu le père de ma femme. L’ maladèye di mi-èfant. La maladie de mon enfant.

Remarque. — C’est d’ailleurs ce qui a lieu dans la conversation familière française où l’e muet de l’article s’élide souvent devant une consonne.

. C’est la contraction de di li, en français du (de le). Elle s’emploie devant les substantifs masculins commençant par une consonne.

Ex. : Li fleûr dè cot’hai. La fleur du jardin.

Dè l’. Ces mots s’emploient devant les substantifs féminins commençant par une consonne.

Ex. : Li soû dè l’mohonne. Le seuil de la maison.

Di li et d’ li. Ces mots s’emploient devant les substantifs féminins commençant par une consonne. Ils sont très rares en dialecte liégeois, plus communs en dialecte verviétois.

Ex. : Li cour di li scole. La cour de l’école. Les bancs d’ li scole (ou bien dè l’ sicole v. plus haut). Les bancs de l’école.