Page:Julien Delaite - Essai de grammaire wallonne - Le verbe wallon, 1892 (partie 1) et 1895 (partie 2).djvu/113

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On. Cette forme s’emploie devant les substantifs masculins commençant par une consonne.

Ex. : On pèhon. Un poisson.

Ine. Cette forme s’emploie devant tous les substantifs féminins et devant les substantifs masculins commençant par une voyelle ou h non aspirée.

Ex. : Ine poye. Une poule. Ine âbe. Un arbre.

Remarque. — Nous ferons observer que cet article qui, en phonétique, s’écrit ĭn, devrait peut-être avoir une orthographe analogique double suivant qu’il détermine un substantif masculin ou un substantif féminin. En effet, le français populaire prononce souvent u-n-homme, pour un homme. Le wallon pourrait par exemple écrire in-homme, le trait d’union indiquant conventionnellement la prononciation. Nous croyons cependant, par raison de facilité, devoir adopter l’orthographe uniforme ine devant les substantifs désignés plus haut.

Au lieu de ine, Verviers et Namur possèdent one, et Nivelles ène. Nivelles possède en outre in au lieu de on.

’Ne. L’i de ine disparaît quand une voyelle le précède immédiatement au cours de la proposition.

Ex. : J’a ’ne saquoi. J’ai quelque chose.

Des. La forme wallonne est identique à la forme française.

Ex. : Des preunes. Des prunes.

Il est à remarquer que le wallon ne possède pas la forme partitive de employée en français au lieu de l’article indéfini des.

Ex. : Des bonnès preunes. De bonnes prunes.

L’emploi de cette forme tend d’ailleurs à se perdre en français même.

article indéfini partitif.

Dè, dè l’, di l’ et d’ l’. Du, de la, de l’.