français. Cette même forme se retrouve, surtout en Ardenne et dans le pays de Namur, accompagnée du pronom personnel : nos n’jans mâye (nous n’allons jamais). Citons encore jez ! que les enfants emploient très souvent dans le sens du français vulgaire v’lan. Ne serait-ce pas la seconde personne du-pluriel ? Nous n’avons en tous cas pas de matériaux suffisants pour nous prononcer.
Nous avons rencontré depuis lors à Moirtrou, près de Dalhem, la forme jont, 3e pers. plur. is jont bin, ils vont bien. Nous ne croyons pas qu’il faille, avec Grangagnage, rapporter notre jans ! au flamand gaen.
Esse (être). Singulier régulièrement étymologique ji sos, t’ès, il èst. Le pluriel emprunte déjà deux de ses formes à stare = èstans, èstez, sont (Cf. l’anc. franç. ester, bourguignon asteir).
Cet exemple de l’e prosthétique dans èstans est à remarquer en wallon. Elle n’est d’ailleurs pas générale (nos stons, à Nivelles).
Aveûr (avoir). Au singulier a aux trois personnes ; au pluriel, avans, avez, ont (parfois avèt).
Parmi les autres verbes vraiment anormaux de la 4e conj. nous citerons : diveûr (devoir) : deûs, deûs, deût au sing. ; divans, divez, divèt au plur. ;
saveur (savoir), sés, sés, sét au sing. ; savans, savez, savèt au plur. ;
rire (rire) sing., rèye ; plur., riyans, riyez, riyèt ;
chîr (cadere (?)), sing. chêye ; plur. chiyans, etc. ;
poleûr (pouvoir), sing. pous, pous, pout ; plur. polans, etc ;
valeûr (valoir) sing. vâs, vâs, vât, plur. valans, etc. ;
voleur (vouloir), sing. vous, vous, vout, plur. volans, volez, volèt.