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CHAPITRE VI.

Imparfait de l’indicatif.


L’imparfait wallon a conservé le v (ou f) primitif (b latin, abam) ; éve (ĕ́v ou ĕ́f) et îve (īv ou īf) sont les terminaisons caractéristiques de ce temps au singulier des quatre conjugaisons. Le v s’est même parfois transmis à la 3e pers. du plur. dans certains dialectes.

Le wallon n’est pas le seul dialecte qui ait conservé le b (f, v) à l’imparfait. Cette lettre se présente 1o dans l’ancien bourguignon, qui a eve, eves, evet, 3e pers. plur. event ; 2o dans l’italien ava, etc ; 3o dans l’espagnol qui possède la consonne pure = aba, etc. ; 4o dans le portugais, ava, etc ; et 5o dans le provençal : ava.

Il est toutefois à remarquer que ces différentes langues ne possèdent en général le v qu’à la première conjugaison, alors que le wallon a étendu son usage aux quatre conjugaisons. Nouvelle preuve, s’il le fallait, de la simplification wallonne.

Ci-après le tableau de ce temps.