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2I2 REFLEXIONS


& ce réformateur; les Catholiques la traiterent d’imposture, & les Protestans éclairés la regarderent comme une de ces ruses que tes législateurs ont mises quelquefois en usage.

Catherine de Medicis, & les Florentins qui la suivirent en France, y porterent l’usage du poison, & la croyance de la magie : elle fut exercée par un grand nombre de fanatiques & de fous qui croyoient être véritablement sorciers , & qui se laissoient condamner comme tels par des juges, qui suremeut ne l’étoient pas. Sous le ministere du Cardinal de Richelieu, Grandier Curé de St. Pierre de Loudun, fut condamné à être brûlé comme sorcier & ami du diable, parcequ’il avoit été ennemi de ce Cardinal lorsqu’il n’étoit que simpte Evêque. Cette aventure décrédita beaucoup la magie, parce qu’on s’apperçut que le diable qui possedoit les religieuses qu’on disoit être ensorcelées par Grandier, savoit mat le latin : il faisoit des solecismes si grossiers, en parlant par la bouche des religieuses, qu’un des juges ne put s’empêcher de dire en plaisantant, Voilà un diable bien peu congru. Cependant la magie eut toujours ses partisans, &, qui pis est, il y eut plusieurs gens d’esprit qui -en crurent la realité: mais un ministre d’Amsterdam, dans le dernier siecle, la détruisit totalement ; il fit un livre pour prouver , que le diable n’avoit aucun pouvoir dans ce monde, qu’il étoit renfermé dans une obscure prison, ainsi que les autres demons. Il appuya