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Page:Juranville - La civilité des petites filles, Ed. 2.djvu/82

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LA CIVILITÉ DES PETITES FILLES.

« Apportez-là tous vos jeux, amusez-vous tous ensemble, personne ne vous dérangera. »

Seulement, un vieux de la vieille, le bon Jérôme, un invalide à la jambe de bois, était entré dans l’espace réservé à ses petits amis, car il adorait les enfants. Il avait toujours en réserve des noix ou des pommes à leur offrir, ou de jolies histoires à raconter, ou une tape amicale à donner, ou d’aimables paroles à dire. Or, tous les enfants aiment les friandises, les contes, les caresses, chacun sait cela.

Jérôme était donc très aimé des enfants, ce qui n’empêchait pas qu’il leur donnât de bons conseils au besoin et leur fit de justes réprimandes.

Mieux que personne, il pouvait maintenir le bon ordre dans leur petite troupe ; c’était utile, car ils étaient bien une trentaine, filles et garçons, et il y en avait de tout petits, de trois et quatre ans qu’il fallait garder de la pétulance des grands…

— Voulez-vous de moi, dit Jérôme, pour organiser vos parties ?

— Oui, oui ! crièrent les enfants.

— C’est bien. Je vais placer de ce côté tous les jeux d’exercice. Que ceux qui veulent jouer à saute-mouton, à chat perché, à la course, à la corde, en rond, se mettent à droite.

Les petits accoururent. C’étaient les plus nombreux.

— Maintenant, au tour de ceux qui préfèrent les jeux d’adresse. Que les joueurs de volant, de cerceau, de billes, de balle et ballon, de quilles, de tonneau, que les tireurs à la cible se mettent à ma gauche.

Les cadets s’y placèrent avec empressement.

— Quant à ceux qui aiment les jeux de hasard : les lotos, les dominos, les cartes, etc., qu’ils viennent s’installer devant moi : ils seront plus tranquilles.

Cette fois, les plus grands s’approchèrent. »

Puis Jérôme, frappant dans ses mains, commanda :