Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/107

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pasteur de mon peuple. »[1] [2] Bethléem est une bourgade de Judée, à trente-cinq stades de Jérusalem. C’est là qu’est né le Christ : vous pouvez vous en assurer par les registres du cens de Cyrénius, votre premier gouverneur en Judée.

XXXV. Après sa naissance, le Christ devait rester inconnu des hommes, jusqu’à l’âge viril. C’est ce qui arriva en effet. Écoutez ce qui est prédit à ce sujet. [2] Voici la prophétie : « Un petit enfant nous est né : un jeune adolescent nous a été donné : le signe de sa puissance est sur ses épaules. »[2] Il s’agit ici de la puissance de la croix, sur laquelle il appliqua les épaules, quand il fut crucifié, ainsi que vous le verrez plus clairement dans la suite. [3] Le même prophète Isaïe, inspiré par l’Esprit prophétique, dit encore : « J’ai tendu mes mains vers le peuple incrédule et contradicteur, vers ceux qui suivent une voie mauvaise. [4] Ils me demandent maintenant jugement et osent approcher de Dieu. »[3] [5] Et encore, dans un passage différent, le Christ dit par un autre prophète : « Ils ont percé mes pieds et mes mains, ils ont tiré ma robe au sort. »[4] [6] Or le roi prophète David, qui a dit ces paroles, n’a rien souffert de semblable. C’est Jésus-Christ qui a tendu ses mains, quand il fut crucifié par les Juifs contradicteurs, qui prétendaient qu’il n’était pas le Christ. Comme le prophète l’avait annoncé[5], ils le tirèrent de côté et d’autre et le firent asseoir sur

  1. Michée, v, 2 ; cf. Matth., ii, 6.
  2. Isaïe, ix, 6.
  3. Isaïe, lxv, 2 ; lviii, 2.
  4. Ps., xxi (xxii), 17, 19.
  5. Voy. Intr., § 19.