Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/109

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un trône en lui disant : « Juge-nous. » [7] Cette parole : « Ils ont percé mes mains et mes pieds » signifiait que, sur la croix, ses mains et ses pieds seraient percés de clous. [8] Et après l’avoir crucifié, ils tirèrent sa robe au sort, et ses bourreaux se la partagèrent[1]. [9] Vous pouvez voir tout ce récit dans les actes de Ponce-Pilate. [10] Il avait bien été vraiment annoncé qu’il ferait son entrée à Jérusalem, monté sur un ânon : en voici encore une autre preuve dans la prophétie de Sophonie. [11] Elle est conçue en ces termes : « Réjouis-toi, fille de Sion ; publie-le à haute voix, fille de Jérusalem. Voici ton roi qui vient à toi plein de douceur, assis sur une ânesse et son ânon soumis au joug. »[2]

XXXVI. Quand vous entendez ainsi les prophètes s’exprimer comme en leur propre nom, ce ne sont pas ces hommes inspirés qui parlent, ne le croyez pas, mais le Verbe divin qui les meut. [2] Tantôt il annonce l’avenir par mode de prédiction ; tantôt il fait parler directement Dieu le maître et le père de toutes choses, tantôt le Christ, tantôt les peuples qui répondent au Seigneur ou à son père. N’est-ce pas ce que vous voyez faire à vos écrivains : le même auteur, qui écrit tout, met en scène des interlocuteurs différents. [3] C’est ce que n’ont pas compris les Juifs qui ont entre

  1. Cf. Matth., xxvii, 35.
  2. Zach., ix, 9 ; cf. Matth., xxi, 5.