Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/115

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peuples ne lèveront plus l’épée contre les peuples et ils n’apprendront plus à faire la guerre. »[1] [2] Ces paroles se sont réalisées : vous pouvez vous en convaincre. [3] Douze hommes sont partis de Jérusalem pour parcourir le monde. C’était des hommes simples[2] et qui ne savaient pas parler : mais au nom de Dieu, ils annoncèrent à tous les hommes qu’ils étaient envoyés du Christ pour enseigner à tous la parole de Dieu ; et nous, qui autrefois ne savions que nous entre-tuer, non seulement nous ne combattons plus nos ennemis, mais pour ne pas mentir ni tromper nos juges, nous confessons joyeusement le Christ et nous mourons. [4] Et cependant il nous serait facile de faire comme on a dit : « La langue a juré, mais non le cœur. »[3] [5] Certes, il serait étrange que les soldats que vous enrôlez et qui vous engagent leur foi sacrifient à la fidélité qu’ils vous doivent, à vous qui ne pouvez leur donner qu’une récompense corruptible, leur vie, leurs parents, leur patrie, tous leurs intérêts, et que nous, qui aspirons à l’immortalité, nous ne soyons pas prêts à tout supporter pour obtenir la récompense désirée de celui qui peut nous l’accorder.

XL. Écoutez ce qui a été dit des hérauts de sa doctrine, qui ont annoncé sa venue. C’est le roi prophète, dont j’ai parlé plus haut, qui parle ainsi, inspiré par l’Esprit prophétique : « Le jour l’annonce au jour ;

  1. Isaïe, ii, 3-4.
  2. Cf. Act., iv, 13.
  3. Eurip., Hippol., vers 607.