Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/131

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sceptre de votre puissance » annoncent la parole puissante que, sortant de Jérusalem, les apôtres prêchèrent partout, et malgré la mort qui menace ceux qui enseignent ou seulement confessent le nom du Christ, partout nous recevons cette parole et nous l’enseignons. [6] Quant à vous, si vous lisez en ennemis ces pages, nous vous le répétons, vous ne pouvez que nous tuer. Ce ne sera pas pour nous un dommage ; mais vous et tous ceux qui nous haïssent injustement, si vous ne vous repentez, vous serez voués au feu éternel.

XLVI. Peut-être essayera-t-on, par un faux raisonnement, de ruiner la valeur de notre doctrine. Nous disons que le Christ est né il y a cent cinquante ans sous le gouverneur Cyrénius et qu’ensuite il a enseigné sous Ponce-Pilate la doctrine que nous lui prêtons. Alors, on objectera que les hommes qui ont vécu avant lui ne sont pas coupables. Nous nous hâtons de répondre à cette difficulté. [2] Le Christ est le premier né de Dieu, son Verbe, auquel tous les hommes participent : voilà ce que nous avons appris et ce que nous avons déclaré. [3] Ceux qui ont vécu selon le Verbe sont chrétiens, eussent-ils passés pour athées, comme, chez les Grecs, Socrate, Héraclite et leurs semblables, et, chez les barbares, Abraham, Ananias, Azarias, Misaël, Élie et tant d’autres, dont il serait trop long de citer ici les actions et les noms. [4] Et aussi, ceux qui ont vécu contrairement au Verbe ont été vicieux,