Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il s’est fait homme pour nous, afin de nous guérir de nos maux en y prenant part. [5] Les écrivains ont pu voir indistinctement la vérité, grâce à la semence du Verbe qui a été déposée en eux. [6] Mais autre chose est de posséder une semence et une ressemblance proportionnée à ses facultés, autre chose l’objet même dont la participation et l’imitation procède de la grâce qui vient de lui.

XIV. Nous vous demandons de sanctionner cette requête, en telle forme qu’il vous plaira. Ainsi notre doctrine sera connue, et cette connaissance dissipera les préjugés et l’ignorance de la vérité auprès des autres qui, en grand nombre s’exposent au châtiment par leur faute. [2] Car l’homme a par sa nature le pouvoir de connaître le bien et le mal. Car on nous condamne pour des crimes dont on ne sait pas si nous sommes coupables. Car on approuve les dieux qui font ce qu’on nous reproche et qui cherchent parmi les hommes des imitateurs. Ceux qui pour ces prétendus faits nous condamnent à mort, à la prison ou à quelque peine semblable, se condamnent eux-mêmes : ils n’ont pas besoin d’autres juges.

XV. [J’ai méprisé, parmi les miens, l’enseignement impie et faux de Simon][1]. [2] Si vous sanctionnez cet écrit, nous le ferons connaître à tous, afin que tous, s’il est possible, changent de sentiment. Ce n’est que dans ce but que nous avons composé ce discours. [3] À en juger sainement, notre doctrine n’est pas répréhensible, elle est supérieure à toute

  1. Voy. Intr., § 19.