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Page:Justin - Apologies, trad. Pautigny.djvu/65

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[4] Et : « Il y en a que les hommes ont faits eunuques, il y en a qui sont nés eunuques et il y en a qui se sont faits eunuques eux-mêmes en vue du royaume des cieux ; mais tous n’entendent pas cette parole. »[1] [5] Ainsi ceux qui, d’après la loi humaine, contractent un double mariage et ceux qui regardent une femme pour la convoiter sont également coupables devant notre maître. Il condamne non seulement l’adultère, mais l’intention de l’adultère, car les pensées comme les actes sont connus de Dieu. [6] Or beaucoup d’hommes et de femmes, instruits dès leur enfance dans la loi du Christ, sont restés purs jusqu’à soixante et soixante-dix ans : je me flatte de vous en citer des exemples dans toutes les classes. [7] Faut-il aussi rappeler le nombre infini de ceux qui ont quitté le vice pour se soumettre à cette doctrine ? Car le Christ n’a pas appelé à la pénitence les justes et les chastes, mais les impies, les vicieux, les méchants. [8] N’a-t-il pas dit : « Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs, à la pénitence. »[2] Car le Père céleste aime mieux le repentir que le châtiment du pécheur[3]. [9] Sur la charité envers tous, voici ce qu’il a dit : « Si vous aimez ceux qui vous aiment, que faites-vous de nouveau ? Les impudiques en font autant. Quant à moi, je vous dis : « Priez pour vos ennemis, aimez ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour vos calomniateurs. »[4] [10] Sur le devoir de donner aux pauvres et de ne rien faire par vaine gloire, il dit : « Donnez à qui vous demande et ne refusez pas à celui qui veut emprunter de vous[5]. Si vous prêtez avec l’espoir qu’on vous rendra,

  1. Matth., xix, 12, 11.
  2. Matth., ix, 13 ; Luc, v, 32.
  3. Voy. Intr., § 19.
  4. Matth., v, 44, 46 ; Luc, vi, 32.
  5. Matth., v, 42, 46 ; Luc, vi, 30.