Page:Kahn - Chansons d’amant, 1891.djvu/127

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UNE VOIX DE FEMME d’un temple lointain :


Vers le plafond
en semis d’ombre et d’or des crépuscules,
dans les joies minérales des yeux d’étoiles
sous la surveillance bonne des cosmogonies qui se reculent
et les pâles divans de lait divin sous les blancs voiles
Sous le crépuscule profond


Je fais un pas et j’apparais sur les balcons ;
aux balcons de la terre
Issue du luxe noir et or des lambris
J’apparais
Et s’apaise la douleur des âmes en débris


L’auréole éclot des floraisons et des ramures
mûres pour la joie.
Cortégées de tiares d’éphémères et des inflexions des sceptres des rois
de longues caravanes palmées d’aurores drapées de soies
sous un printemps nouveau des ramures.