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DÉCOR D’UN INSTANT


À Madame Elisabeth Kahn.

Les fleurs coupées meurent en haleine chaude
Dans des vases de Rhodes
Luxueux de branches d’émeraude
Et de roses aux telles couleurs
Que les fleurs vivantes défaillent en pâleurs
Près de leur éclat de jouets de durée
Brillant et factice comme une ode.

Les fleurs coupées, quand elles meurent, tressaillent,
Des ondes de mouvement les sillonnent.
Leurs faces de safran, de vermillon, de jaune d’or