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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/104

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avait procuré à son commerce, des bandes nombreuses de misérables nègres ; sans doute ils n’avaient que deux expectantes dans leur avenir ; être esclavagisés par les marchands arabes qui appauvrissent de tant de travailleurs sobres et peu coûteux, les postes de la colonie notre orgueil : ou bien croupir autour de leurs baobabs, dans une ridicule tranquillité, une ignorance votive à d’incompréhensibles dieux, se roulant nus dans les herbages, se plongeant dans des rivières fournies d’hippopotames, distrayant leurs heures contemplatives par d’aigre musique obtenue au moyen de calebasses. Sa Grandeur le Primat d’Hummertanz, avait déjà signalé le cas exceptionnellement malheureux de cette humanité chétive ; tandis que le missionnaire se bornait à plaindre quiètement et débonnairement ces victimes d’une faute ancestrale, en les colligeant le plus possible autour de ses établissements, aidés en ceci par quelques