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Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/180

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une garnison, ce que ne veulent ni les aristocrates qui aiment être tranquilles, ni la plèbe qui est socialiste.

L’antagonisme de ces trois éléments contribue à me maintenir.

Ah ! votre plèbe est socialiste, et comment sont-ils, que disent-ils ?

Ils ne disent rien, ils chantent, le soir dans des brasseries à eux, ou bien ils y convoquent quelques instrumentistes munis de redoutables cuivres ; comme leurs cafés sont très petits, ces cuivres y font rage. Parfois un homme du populaire, un peu saturé de bière, s’étend contre la porte, qu’il affecte de prendre pour sa ménagère, et qu’il plaint alors à chaudes larmes. Les derniers partants l’emmènent ou l’emportent, et le réintègrent vers celle qu’il gémit d’avoir quitté. De temps à autre, un orateur de la région, un homme politique, vient leur faire une conférence bien abstruse d’économie sociale ; par antiphrase,