Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/26

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vain voulu par les arides sentiers de la logique traîner ses concitoyens affolés, vers les pactes supérieurs et les traités de morale théosophique. Quand il montait sur une borne, dès l’exorde, il était amicalement entouré de gardes-ville, dont le devoir et le plaisir était de le diriger courtoisement vers une prison publique qui dominait de sa haute importance de briques le paysage urbain. Les hommes de devoir, à qui incombait cette fonction, ayant simplement mission de l’incarcérer ne le bâillonnaient pas, si bien que le tribun descendu de sa borne parlait sur le sol, sur le marchepied de la voiture qui l’emportait, du fond de l’obligatoire calèche, en descendant de voiture, en descendant du marchepied, devant la porte de la prison, et renfermé, pouvait encore crier à travers le guichet : Vive la République ! sans que l’ombrageux despote Christian y vît quelque inconvénient, les républicains du pays