Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/43

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se coudoyant, parfois se fondaient sans trop s’apercevoir qu’ils mélangeaient non seulement les défilés, mais les buts.

Au moment où heureux et contents, gais comme de bons tubes digestifs, les agents de change descendaient joyeusement le péristyle de leur palais pour aller vers les Édens et les Alhambras, un grand serpent populaire, multiforme de tous ces tronçons variés, débouchait. Qu’y eût-il ? Y eut-il une imprudente provocation, le populaire (celui qui manifestait) fut-il choqué de la beauté des vestitures de ces heureux qui descendaient vers lui ; le fait est que le cortège s’arrêta dans sa route, pour les recevoir, et non à leur gré. Ce fut sur les hauts chapeaux, sur les dos confortables, sur les goussets bien garnis, une abondante pluie de taloches ; l’ironie de ce fait consista en ce que les bons curieux des campagnes croyant assister à un corollaire nécessaire de la festivité, à la fin en joie