Page:Kahn - Le Roi fou, 1896.djvu/48

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levaient des impôts sur toutes les villes qui ne pouvaient justifier d’une suffisante provision de masques japonais. Quant à l’infanterie du Hummertanz, aux beaux régiments de volontaires achetés à la misère rurale, ils s’étaient, dans des fermes attablés avec les ennemis, en chantant des refrains d’opérette. Nul doute : les plans de la mobilisation et des forteresses avaient été soustraits par ces musiciens du conservatoire, serviles et arrogants ayant en vain tenté d’exploiter la mélomanie de la reine, d’attenter à la majesté de la liste civile, de dissiper et fondre les portraits métalliques du souverain en moins que fumée, en accords ; c’étaient eux, ces hommes à pinces de homards qui venaient de donner, sous les murs du palais une ironique aubade en se servant des cuivres historiques de la cuisine royale, cuivres la plupart rapportés de Jérusalem au temps des belles croi-