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Page:Kahn - Le Vers libre, 1912.djvu/22

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LE VERS LIBRE

les moyens d’expression de l’alexandrin ou plus généralement des vers à jeu de syllabes pairs, inventèrent le rejet qui consiste en un trompe-l’œil transmutant deux vers de douze pieds en un vers de quatorze ou quinze et un de neuf ou dix. Il y a là dissonance et bien résolution de la dissonance. Mais s’ils avaient cherché à analyser le vers classique, avant de se précipiter sur n’importe quel moyen de le varier, ils eussent vu que dans le distique :

Oui, je viens dans son temple adorer l’Éternel,
Je viens selon l’usage antique et solennel


le premier vers se compose de deux vers de six pieds dont le premier est un vers blanc

Oui, je viens dans son temple


et dont l’autre

adorer l’Éternel


serait également blanc, si, par habitude, on n’était sûr de trouver la rime au vers suivant, c’est-à-