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Page:Kahn - Le Vers libre, 1912.djvu/8

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LE VERS LIBRE

ont habituellement guère plus, et l’on pourrait connaître personnellement tous ses lecteurs. Je regrette que cela n’ait pas eu lieu pour moi à ce moment, mais depuis je les ai pour la plupart rencontrés.

Il y avait parmi eux des poètes en nombre mais aussi des orientalistes qui faisaient venir le mince fascicule jusqu’en des chancelleries d’Extrême-Orient et des jeunes hommes en le lisant se délassaient de la vue des cartons verts dans les ministères ; les autres vivaient à l’École normale ou s’intéressaient à notre effort entre deux cours des Hautes Études ou de la Sorbonne.

Mais ne croyez pas que nos soixante-quatre numéros ne représentaient que soixante-quatre lecteurs ! Je n’aurais pu mettre sur une affiche comme tel grand quotidien : La Vogue, un million de lecteurs ! Mais il y en avait bien quelques centaines.

On se prêtait la revue parmi les jeunes, on la prenait en mains sous les galeries de l’Odéon. J’avoue que parmi nos acheteurs, tous ne pensaient point nous adresser des lauriers !