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Page:Kahn - Premiers Poèmes, 1897.djvu/96

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VII

Et sur la place en fêtes, en fleurs, en femmes —
Caresses, envolez vos troubles lents.
Des aveux galants ondulaient aux femmes —
Caresses, neigez des infinis blancs.

Sur la place en fête, ô roses d’aurore —
Roses, pâlissez aux gouffres des temps —
Les aveux s’ornaient des baisers qu’irrore
Le chœur étiolé des frissons des temps.
Roses, pâlissez, tout fuit et c’est l’ombre.

Chœur étiolé des années sonnées —
Caresses, passez vers les odeurs mortes,
Caresses, neigez ; tout fuit, et c’est l’ombre —
Le morne soleil d’heures surannées
S’enfuit aux banquises de ses mers mortes,
C’est la place en deuil aux caresses d’ombre.