Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/295

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

généreuses. Le génie français avait innprégné Heine qui, à son tour, a laissé en France des traces qui, bien plus tard, ont abouti dans les dernières recherches d’art de ce siècle. Sur les confins des poètes, durant cette troisième période, Michelet et Quinet écrivent des évocations qui, à défaut de ce mot qui ne représente pas, au sens courant, un genre, devraient être traitées de poèmes. Ahasvérus est une œuvre éloquente et isolée.

À la quatrième période romantique qui correspond à peu près à la période du second Empire, il arrive d’abord que Béranger meurt. La critique de cette époque — Taine par exemple — le mettait auprès d’Hugo, Lamartine et Musset, dans une classification en quatre grands poètes où Vigny était oublié. Négligence dure surtout pour le critique. Béranger emporte avec lui une forme bourgeoise, sans grand intérêt. Un autre néo-classique. Soumet, donne à ce moment en une assez belle épopée le summum de ce que pouvait cette école. Les poèmes posthumes de Vigny rendaient sa tombe plus majestueuse ; il renaissait plus grand. Baudelaire se décourageait, et l’ombre paralsa des tentatives de romans, de contes, de poèmes de forme plus libre que celle qu’il avait pratiquée. Ce fut alors la forte maturité de Leconte de Lisle et de Théodore de Banville sous les auspices de qui se fonda Le Parnasse. Les écrivains qui débutaient au moment de cette quatrième période romantique, après avoir adressé un salut à Hugo là-bas dans son île, avoir porté leur premier livre à Sainte-Beuve, fréquenté Curieusement Charles Baudelaire qu’ils rencontraient chez l’éditeur Poulet-Malassis, ces jeunes poètes voyaient surtout Gautier, le roi, si