Page:Kahn - Symbolistes et Décadents, 1902.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne rien ajouter à la technique de leurs devanciers, de ne point chercher suffisamment à différencier leur art, ni que cet amas de gloire traditionnelle leur soit, même d’un millimètre, un grandissement, car, s’il est bien de maintenir, il est mieux d’augmenter, de trouver des domaines nouveaux, et si l’ancienneté d’une forme est une garantie de ses mérites, la jeunesse pour une nouvelle formule et aussi la logique sont bien des arguments et des vertus. Le raisonnement par l’accumulation des générations glorieuses n’est pas assez scientifique pour être admis en matière de critique littéraire. En transposant sur le terrain d’un autre art le même raisonnement, on aurait Auber ou Gounod opposant à Wagner ou Berlioz toute la liste glorieuse des grands musiciens, et Cabanel, qui n’avait même pas le droit de se réclamer d’Ingres, écrasant les Impressionnistes sous toute la tradition de la peinture, au moins de la façon qu’on a de concevoir les lignes historiques d’un développement d’art dans les milieux académiques, c’est-à-dire inexactement, chimériquement et partialement. Je ne compare pas les Parnassiens à tels peintres ou musiciens, mais leur raisonnement est le même.

II

Le Parnasse est la dernière période du Romantisme. Le Symbolisme est la résultante du Romantisme en son évolution. Le Romantisme a donné avec le Parnasse sa