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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/188

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presque tous les usages de la vie ; elle représente pour le Mandchou ce que le bambou est à l’Annamite, le cocotier au Canaque, le dattier au Bédouin. La graine sert à faire le pain, on en tire aussi par la fermentation une horrible liqueur qui fait les délices des indigènes. La partie inférieure de la tige, qui est rigide et dure, remplace le bois comme combustible et le chaume pour couvrir les maisons ; elle sert de plus à clôturer les murs et les jardins. Avec le haut de la pousse, on nourrit le bétail. J’ai trouvé une utilisation personnelle du gaolian en faisant de la touffe un excellent chasse-mouches, et de la tige une canne dont la vue inspire un respect salutaire aux voituriers chinois.

Siouyouentcheng est une ville murée, la première rencontrée depuis Kintchéou, mais la grande distance de la gare russe à la cité chinoise et l’heure tardive de notre arrivée nous ont empêchés de la visiter. Nous avons appris ici l’occupation de Haïtcheng par la deuxième armée il y a trois jours. Notre voyage se trouve de ce fait prolongé de deux étapes.


Kaiping, 8 août.

Notre marche jusqu’à Kaïping s’annonçait comme un véritable repos ; le pays était plat et la distance