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Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/205

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vrant la mer. Bientôt nous trottons entre les rails, stimulés par la certitude d’être sur la bonne voie et de ne plus pouvoir nous égarer.

Quatre heures plus tard, nous arrivons à la station de Tachichiao. Les traces de la bataille qui s’est livrée ici il y a quinze jours ne sont pas entièrement effacées. Autour de la gare, des tranchées, des fils de fer se croisent en tous sens. Les tombes, mal comblées, dégagent une odeur intolérable de putréfaction.

Partout, on voit des monceaux d’approvisionnements à demi brûlés que les Russes n’ont pu emporter et ont essayé de détruire.

Le combat du 25 juillet marque un progrès réel dans l’armée de Stackelberg. Ses dispositions étaient bien mieux comprises que dans les précédentes rencontres ; aucune des fautes tactiques qui amenèrent la défaite de Télissé n’avait été commise. L’artillerie était bien défilée, et son tir précis arrêta, pendant toute la journée du 24, l’offensive japonaise. Le soir, les assaillants n’avaient pas fait de progrès. Une contre-attaque des Russes à ce moment pouvait réussir ; mais ils se bornèrent, comme toujours, à une défensive passive.

Profitant de sa supériorité numérique et de l’inertie de l’ennemi, le général Okou groupa sur sa droite la plus grande partie de ses troupes pour forcer la ligne russe par une attaque de nuit. La 5e division de